La guerre de Troie
Page 18 sur 28
Lorsque le danger qui menaçait les Grecs devint très pressant, Patrocle , le meilleur ami d'Achille, le supplia de lui prêter son armure puisqu'il ne voulait plus se battre. Les Troyens s'imagineraient peut-être que le brave Achille se lançait à nouveau dans la bataille et ils reflueraient certainement vers la cité.
Patrocle
Le héros consentit au subterfuge et prêta à son fidèle compagnon son éblouissante armure."Ne te laisse pas entraîner au plus profond de la mêlée," lui conseilla-t-il. "Ne fais qu'apparaître, l'aspect seul suffira. Dès que les Troyens auront quitté le camp, reviens immédiatement ici. Je ne consens à ce prêt que pour sauver notre flotte. "
Patrocle se vêtit promptement, se coiffa du casque orné d'une crinière de cheval et choisit deux lances. Il laissa celle d'Achille à sa place, car personne hormis ce dernier ne parvenait à la soulever. Enfin il se munit de son bouclier et se mit à la tête des troupes grecques. A sa vue, l'ennemi se mit à trembler comme une prairie sous le vent. Ayant reconnu la redoutable armure, ils s'imaginèrent que le héros s'était réconcilié avec Agamemnon et qu'il reprenait la lutte.
Les lignes troyennes se clairsemèrent, puis les guerriers amorcèrent une retraite précipitée. Les Myrmidons sous la direction de Patrocle continuèrent à les repousser, bouclier contre bouclier, casque contre casque, tel un mur vivant. Leur nouveau chef, grisé par la réussite de sa ruse, se frayait un chemin avec son épée pour aller se mesurer au commandant troyen Hector.
Alors il oublia le conseil d'Achille et se laissa surprendre en terrain découvert. Aussitôt entouré par ses adversaires, l'un d'eux réussit à le blesser et Hector l'acheva d'un coup mortel. Autour de sa dépouille se déroula un combat acharné entre les deux camps qui se disputaient le corps du jeune homme. Bien qu'Hector se soit déjà emparé de la magnifique armure, les Grecs réussirent à rapporter le défunt avec eux. 
Quand Achille, resté dans sa tente, apprit la triste nouvelle, il fut accablé de chagrin. Il répandit de la poussière sur sa tête et l'écho de ses plaintes retentit tout le long de la côte. Entendant ses gémissements, sa mère quitta son abri marin et alla rendre visite à son malheureux fils. Elle le trouva brûlant d'une fureur vengeresse.