Amours mythiques
Alphée et Aréthuse
Mais elle ne voulait rien entendre ; elle n'avait qu'une pensée, lui échapper. Ce fut une longue course qui la porta vers le mont Cyllène, le Ménale, le froid Érymanthe, et arriva finalement en Élide mais son issue ne faisait pas de doute ; moins fatigué, Alphée pouvait courir beaucoup plus longtemps qu'elle. 
 
Epuisée, Aréthuse implora la déesse de la sauver. Artémis la dissimula derrière un épais nuage mais Alphée continua à la chercher. Alors la déesse la changea en fontaine. Mais cela n'arrêta pas le passionné Alphée qui voulut mêler ses eaux à celle d'Aréthuse. 
Elle fendit la terre de telle façon qu'un tunnel relia par-dessous la mer, la Grèce à la Sicile. Aréthuse y plongea et émergea dans l'île d'Ortygie. Ce lieu où jaillit la fontaine devint sacré, et il fut dédié à Artémis. 
 
Mais c'était sans compter de la ténacité du fils d'Océan et de Téthys. La légende raconte qu'Alphée, reprenant sa forme de fleuve, la suivit dans les entrailles de la terre et c'est pourquoi aujourd'hui encore ses eaux vont se mêler à celles de la fontaine. 
On raconte aussi que souvent on y voit des fleurs venues de Grèce, et qu'un morceau de bois jeté dans l'Alphée, en Elide, réapparaît dans la source d'Aréthuse, en Sicile.
La nymphe Aréthuse 
de Charles Alexandre CRAUK 
 Musée des Beaux Arts de Lille.
Dans une légende plus ancienne c'est Artémis qui fut recherchée par Alphée et qui pour lui échapper, s'enduisit le visage de boue. Ses compagnes en firent autant et ainsi Alphée ne put-il pas la découvrir et s'enfuit sous leurs moqueries.